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Yvonne LAGRANGE

alias « Yvon »

 

          Yvonne Lagrange est née le 28 Septembre 1909 à Carcassonne.

        Infirmière à Toulouse, elle rencontre Jean d’Aligny en 1934. Devenue sa compagne, elle s’installe au domaine d’Esquiré. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Yvonne Lagrange, surnommée « Yvon », fait partie du réseau « Prunus »¹ qu’elle intègre en octobre 1942, un mois avant Jean d’Aligny.

         Le 13 Avril 1943, Yvonne Lagrange descendant du train en provenance de Toulouse, rencontre sur le quai de la gare de Fonsorbes M. Calvayrac², voisin de d’Aligny, qui l’avertit de la présence de la Gestapo à Esquiré. Dans le même train, se trouve André Pommiès. Ce dernier part en direction d’Esquiré. Yvonne parvient à le rattraper à quelques mètres d’Esquiré afin de lui éviter d’être arrêté par la Gestapo. André Pommiès se cache alors dans un fourré et attend la nuit pour rejoindre Toulouse à pied. Mais contrairement aux conseils d’André Pommiès, Yvonne Lagrange, inquiète et craignant pour la vie de son compagnon, se dirige vers Esquiré où elle est à son tour arrêtée.

       Yvonne Lagrange est alors incarcérée à la prison militaire Furgole de Toulouse. Le 28 Mai 1943, avec ses camarades du réseau « Prunus », Yvonne Lagrange est transférée à la prison de Fresnes à Paris. Puis, le 31 Janvier 1944, elle est déportée au camp de Ravensbrück³, où à son arrivée elle reçoit le matricule n° 27735. Le 24 Juin 1944, elle est envoyée au Kommando Hanovre- Limmer4. Libérée le 10 Avril 1945, elle revient très diminuée des camps de concentration. Elle se réinstalle au domaine d’Esquiré avec Jean d’Aligny.

          Elle est décédée le 4 Septembre 1976 à Seyre5 où elle est enterrée.

 

 

 

Notes :

1. Le réseau « Prunus », est un réseau SOE (Special Opérations Executive fondé en 1940 par le service secret britannique, chargé de soutenir l’action des résistants en Europe notamment en assurant des parachutages d’armes et de matériel) qui a été fondé en avril 1942 par un jeune lieutenant anglais, Maurice Pertschuk, alias « Eugène », « Gérard », dans la région de Montréjeau. Il rayonne ensuite sur toute la Haute- Garonne. Présent à Toulouse, Montréjeau et Fonsorbes, le réseau mène de multiples activités : sabotages, renseignements, passages clandestins, propagande et parachutages.

2. Très probablement Henri- Bertrand Calvayrac.

3. Camp de Ravensbrück : camp de concentration essentiellement réservé aux femmes.

4. Kommando Hanovre- Limmer : Ce Kommando de femmes, situé à l'ouest de la ville de Hanovre est ouvert en juin 1944. Il travaille pour les entreprises Continental Gummi-Werke à la fabrication de masques à gaz. Il emploie plus de 1000 personnes.

5. La date du décès d’Yvonne  Lagrange nous a été communiquée par la mairie de Seyre.

 

 

Sources :

- Témoignage oral de Jeanine Morisse, épouse Messerli.

- Divers documents prêtés par M. Loubinoux.

- Jeanine Morisse, Là d’où je viens…, souvenirs recueillis par Marie- Hélène Roques, Editions Empreinte, 2007.

- Jean- André Pommiès, Le Corps Franc Pommiès, Une armée dans la Résistance, Editions Privat, 2014.

- Extraits du Général M. Céroni, Le corps franc Pommiès, 2 t., Amicale du C.F.P- 49e RI, 1980- 1984 et de Didier Loubet, « Le réseau Prunus dans le grand midi- toulousain » -  Mémoire de maîtrise, 1990. Documents fournis par Monsieur et Madame Bonnet, propriétaires actuels du domaine d’Esquiré.

-http://www.kz-gedenkstaette-neuengamme.de/fr/historique/camps-exterieurs/liste-des-camps-exterieurs/hannover-limmer/

- http://www.bddm.org/liv/details.php?id=I.175.#LAGRANGE

 

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