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Centenaire de la Première Guerre mondiale _ 2014-2018

 Le monument aux morts de Fonsorbes, "trace" du passé.

      Le monument aux morts de Fonsorbes, lieu du souvenir, est devenu aujourd’hui un monument insignifiant de l’espace public. Un monument devant lequel les Fonsorbais passent sans s’arrêter, sans y prêter attention, sans s’interroger sur son sens, son intérêt.

     Un monument, où malgré les commémorations, les noms des soldats gravés dans la pierre restent des anonymes. Cent ans plus tard, il est important que ces hommes tombés dans l’oubli reprennent vie grâce aux passeurs de mémoire que sont les jeunes générations. En effet, « trace » du passé le monument aux morts recelant une part de l’histoire locale doit recouvrer son rôle de lieu de mémoire auprès des générations actuelles.

      C'est la raison pour laquelle le monument aux morts de Fonsorbes, témoignage de l’histoire de la Grande Guerre et lieu de mémoire de l’histoire locale, est l'objet d'une étude détaillée en classe de troisième. Etude menée grâce au travail de recherche et aux pistes pédagogiques réalisés par M. Franck David¹.

     

    Edifié en 1921 sur la place de l’église, aujourd’hui rebaptisée place Marius Turines (nom de l’ancien Maire de Fonsorbes de 1944 à 1970), le monument aux morts de Fonsorbes s’élève à un « carrefour » de la commune. Placé dans l’hypercentre, à la croisée des déplacements et des regards, le monument rappelle à chacun le sacrifice de la commune et de la nation, et tout particulièrement auprès des jeunes générations. Construit entre la mairie et l’église, le monument aux morts tient une position centrale entre le pouvoir politique républicain et le coeur religieux de la vie locale. Comme de nombreuses communes rurales dans les années 1920, le conseil municipal de Fonsorbes a fait le choix d’un monument funéraire peu onéreux, et de ce fait sobre et classique. La construction en a été confiée à M. Antoine Cazeneuve, entrepreneur maçon fonsorbais.

      En haut de l’obélisque est sculptée la croix de guerre, en dessous de celle-ci sont gravés « 1914- 1918 » et « Pro Patria ». Sous ces inscriptions se trouve une palme en bronze dans laquelle est insérée une urne funéraire qui comprend en son centre un casque de soldat et l’inscription « Union fédérale » et dont les anses sont matérialisées par deux coqs. Sous l’urne et entrelacée dans la palme, se déploie une banderole avec inscrit « Les victimes de la guerre à leur camarade ». (voir photos ci-contre et ci-dessous)

     Sur la base de l’obélisque a été fixée une plaque de marbre sur laquelle sont gravés « A la mémoire des enfants de Fonsorbes » ainsi que deux palmes et la croix de guerre. En dessous, classés par ordre alphabétique figurent 14 noms des poilus fonsorbais morts lors de la Première Guerre mondiale, ainsi que les noms des soldats fonsorbais morts pendant la Seconde Guerre mondiale et la guerre d’Algérie.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

       

 

 

     

 

      Les ornements ainsi que les inscriptions confèrent au monument aux morts de Fonsorbes une dimension à la fois funéraire et patriotique.

 

      Comme de très nombreux monuments aux morts, la nature première de celui de Fonsorbes revêt une dimension funéraire. En effet, de nombreux symboles funéraires ou associés à la mort sont visibles sur le monument, c’est le cas de l’obélisque et de l’urne, symboles funéraires traditionnels. La palme de bronze confère aux soldats morts la gloire éternelle, l’immortalité. Enfin, par la formule « A la mémoire des enfants de Fonsorbes » la commune rend hommage aux hommes morts au combat pour la patrie, un hommage civique sobre rappelant le deuil porté par cette dernière.

 

      La dimension patriotique du monument est nettement soulignée par la formule - patriotique- « Pro Patria » qui rappelle le sacrifice de la commune pour la nation. La croix de guerre - décoration décernée pour acte de bravoure dès 1915- fréquemment représentée sur les monuments aux morts, confère à la mort une dimension héroïque. Les deux coqs et le casque rappellent le sacrifice de ces hommes enrôlés comme soldats pour défendre leur patrie.

     L’espace « sacré » du monument est délimité au sol par des dalles de gravillons et des carreaux de terre cuite et à chaque angle de cet espace par un petit muret. A l’extérieur de ce dernier se trouve un espace vert orné d’arbres. Un muret a été construit tout autour. Au centre de cet  espace « sacré », le monument de 4 m de haut se compose d’un obélisque de granit placé sur un socle en haut de trois marches de granit et de brique. L’obélisque, élément architectural associé à la mort dans l’antiquité, est un symbole funéraire classique. Placé en hauteur le monument se positionne ainsi au- dessus du monde des vivants.

Notes :

1- DAVID, Franck, Comprendre le monument aux morts. Lieu du souvenir, lieu de mémoire, lieu d’histoire. Editions Codex, 2013.

 

Toutes les photographies ont été prises par C. Lazzaro.

 

M. Cazals, professeur émérite de l'Université Jean Jaurès de Toulouse, spécialiste de la Première Guerre mondiale, rencontre des élèves de Troisième.

Mardi 9 décembre 2014, deux classes de 3ième ont eu le privilège de rencontrer M. Cazals. Un temps d'échange a été organisé après une présentation de cette source particulière que sont les carnets de guerre de Louis Barthas.

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