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Année scolaire 2013-2014: Les élèves de 3° B participent au concours de la Fondation Varenne.

Mme CRIADO, professeure de français et Mme VALDEVIT, professeure d’histoire ont encadré les élèves pour qu'ils participent au concours Varenne dans la catégorie : "réponse à une lettre de Poilu".

 

En collaboration avec La Dépêche du Midi, leur texte doit être publié en fin d'année 2014.

 

Travail des élèves: 

 

Le 03 Septembre 1939, Paris

 

 

Mon cher père,

 

         Je t'écris cette lettre vingt-cinq ans après ta mort car le passé refait surface.

Maman ne m'avait jamais raconté ta véritable histoire. Mais j'ai trouvé, enfouie au fond de l'armoire, ta lettre et celle de Maman.

 

Paul Henri mon amour,

Presqu'un mois s'est écoulé avant que je ne reçoive ta lettre. Aussi, c'est le cœur déchiré que j'y réponds en sachant que tu ne liras jamais ces mots. T'imaginer dans les tranchées telles que tu me les as dépeintes me désole. Je me sens si impuissante face à la souffrance que tu me décris.

Penser que tu as été fusillé sur ordre de militaires français me remplit de colère. Cette guerre a déjà pris trop de vies. Toutes ces femmes devenues veuves comme moi commencent à réclamer justice. Il faut que le peuple comprenne que, même si tu es mort fusillé, tu es loin d'être un lâche.

En attendant, pour respecter ta volonté, je dirai à ton enfant à naitre que tu as péri au combat. J'ai rangé notre photo de mariage et tes lettres au grenier car je n'ai plus la force de les voir.

Je te fais mes adieux avec amertume et tristesse. Tu resteras gravé dans ma mémoire, toi qui es à mes yeux le plus noble combattant. Sache que tu seras toujours dans notre cœur.

Ta Lucie qui t'aime.

 

Tu vois, Maman a tenu parole et ne m’a jamais rien raconté sur ta mort tragique.  Comme te l'a écrit Maman, sache que tu es et que tu resteras toujours un héros. Papa, en lisant les lignes où tu racontes l'horreur de cette guerre, j'ai tremblé. Combien j'aurais aimé être à tes côtés pour te rassurer ! En ce moment même, les Allemands sont en train d'attaquer à l'autre bout de l'Europe. Je ne veux pas que cette atrocité recommence ! J'ai peur ! Dans ta lettre tu témoignes de ta résistance, de ton courage. Je ne comprends toujours pas ta mort et tant de questions restent encore.

Les conditions dans lesquelles vous avez vécu, toi et tes compagnons d’infortune, étaient inhumaines. Beaucoup comme toi ne sont pas rentrés. Et que dire de ceux qui sont revenus ? Invalides, brisés, mutilés, véritables fous au milieu des civils ébahis. Vous n'étiez que chair à canon. 

Aujourd'hui, alors qu'une nouvelle guerre se profile, je me demande comment les hommes peuvent se montrer aussi inconscients et cruels. Je pense à toi, le père que je n'ai jamais connu.

Repose en paix maintenant Papa, mon petit Papa...

 

Ta fille qui t'aime, Jeanne.

 

 

 

Année scolaire 2014-2015: le travail est reconduit avec plusieurs classes de 3°, à vos plumes...

 

Dans le cadre du programme de français et en lien avec celui d'histoire, les élèves de 3°C ont eu à imaginer la lettre que le petit Albert aurait pu écrire à son père Albert-Jean Després, en réponse au courrier du 11 Octobre 1916.

Après lecture de toutes les lettres rédigées, Mme Massot, professeure de français, et Mme Lazzaro, professeure d'histoire-géographie, en ont retenu cinq.

 

13 octobre 1916.

Papa,

  Quelle joie j’ai eu lorsque j’ai reçu ta lettre ! Mais j’ai été également surpris par le ton grave et triste de ta lettre. J’ai même vu quelques gouttes de larmes sur le papier très sale.

  Mais pourquoi donc tes lettres sont-elles toujours salss ? De plus tu écris mal, mais heureusement maman m’a aidé pour réussir à lire ta lettre. Je t’aime mon papa ! Tu dis que tu vas mourir, mais tu ne vas pas mourir car tu es le plus fort des papas ! Cette lettre est trop pessimiste. Pourquoi l’es tu ? Est-ce si horrible et dangereux que tu le dis ? Pourquoi maman ne me laisse-t-elle plus lire le journal comme quand tu étais là ?

  Tu sais, je suis encore petit mais je ne suis pas bête. Je n’ai pas tout compris dans cette lettre mais, de ce que j’ai compris, tu me donnes la tâche de m’occuper de la maison comme un grand ; avec les responsabilités et les charges. Heureusement que tu reviendras pour Noël car j’ai eu des idées de cadeaux qui te feront plaisir.

  Cela me fait penser qu’à l’école j’ai joué avec la bille que tu m’avais donnée avant que tu ne partes à la guerre. J’ai gagné au moins une dizaine d’autres billes avec elle. Mais maintenant nous ne jouons presque plus aux billes car pour certains leur papa est revenu, comme celui de notre voisin qui est dans ma classe, Georges ; je voulais voir son papa mais sa maman m’a dit que ce n’était pas possible. Je ne comprends plus, il est plus triste qu’avant alors que son papa est avec lui. J’espère que toi aussi tu pourras revenir. Quant aux autres élèves leur papa est mort, ils sont habillés de noir tout le temps, ça s’appelle le deuil. Je comprends petit à petit ce qu’ils vivent, leur papa est parti définitivement, mais toi tu ne vas pas mourir n’est-ce pas ?

   Au moment où j’écris cette lettre, je suis à côté de la cheminée, au chaud, assis confortablement. J’espère donc que toi aussi tu es à l’aise, au chaud, ou à l’air frais et pur de l’automne et qu’autour de toi les feuilles aux teintes jaunes-orangés virevoltent. Maman a également écrit une lettre et a été plus rapide que moi. Elle a pu m’aider, comme pour le mot « deuil » et pour l’orthographe qui n’est pas parfaite.

  Je t’aime papa ; le plus fort des papas qui va bientôt revenir au chaud, de notre cheminée, dans notre belle maison

 

Post-scriptum : Tu ne m’as pas dit « bon anniversaire » mais « à mon fils qui vient d’avoir neuf ans ».

Au neuf rue de l’innocence

à Pierrefitte-sur-Sauldre,

le treize octobre 1916.

Albert Desprès

(Lettre rédigée par Lilian Carcy)

 

 

 

23 octobre 1916

Lettre à mon père, le lieutenant Després :

Papa,

Je crois avoir compris ce que tu essaies de me faire comprendre dans ta lettre. Elle m'a beaucoup touchée et instruit. J'espère tout de même ne pas être obligé de venir me battre, pour toi qui t'inquièterais pour moi et pour moi-même car je ne souhaite pas vivre l'horreur de ce temps et car même si comme tu le dis l'après guerre sera peut-être pire que tout ce que nous avons vécu jusque là, je souhaite tout de même la voir de mes propres yeux avec certitude.

La vie à Pierrefitte-sur-Sauldre n'est pas facile tous les jours, moins que celle du front tout de même ; les agents de la ville viennent nous chercher presque tous les jours pour aller dans les usines ou même dans  les champs pour travailler le blé ou pour fabriquer les armes. Maman essaie de me rassurer en me disant que tout va vite se terminer mais, après ces deux ans, j'en doute ; les officiers sont déjà venus plusieurs fois au village pour annoncer des décès. Nous retenons notre souffle, maman et moi, et le reprenons que lorsqu'ils dépassent le jardin. Il y a quelques semaines, ils se sont arrêtés chez les voisins, Mr et Mme Crouche, et leurs ont annoncés la mort de leur fils, Michel. On les a entendu  leur annoncer et ils ont donné  son bracelet de guerre. Tous les villageois se sont réunis comme chaque fois pour les soutenir.

J'ai appris il y a deux semaines à faire des grenades toxiques ainsi que des masques à gaz, c'est plutôt dangereux c'est pourquoi je ne l'ai pas fait avant, je l'ai fait seulement pour mon anniversaire. Maman ne voulait pas au début mais Christine Sanchez a réussi  à la convaincre, je ne sais pas comment ; et donc maintenant j'ai le droit de faire plus de choses.

J'ai entendu dire, par des officiers qui passaient au village, que le front du Nord-Est ne bougeait plus, aucun des deux camps n'étaient plus avancé que l'autre, et qu'il y avait de nombreuses victimes.

J'espère que tu n'es pas sans cette zone même si je sais que c'est partout pareil.

      J'espère de tout cœur te revoir bientôt.

                                               À Pierrefitte-Sur- Sauldre, le 23 octobre 1916

                                                                                                Albert Després.

(Lettre rédigée par Lucas Saint-Aguet)

 

 

Bonjour papa ,

Cela faisait longtemps que je n'avais plus de nouvelles de toi. Maman et moi avons commencé à croire que tu avais rejoint les anges, là-haut. Je suis très heureux de voir que ce n'est pas le cas. Oui, je viens d'avoir neuf ans, en temps normal c'est un bel âge mais sans son père, ce n'est qu'un âge comme les autres, mais il y a beaucoup d'autres enfants, qui ont passé leur neuvième anniversaire ou qui vont le passer sans leur père. Mais je ne suis pas vexé car tu combats pour ne pas que les méchants nous envahissent, et je le comprends même si ça ne me rendra pas plus heureux de le savoir.

Je suis sûr, papa, que tu pourras faire preuve de plus de courage que ton général que tu admires tant.

Papa, je suis sûr que tu vas revenir sans aucune blessure de cette guerre, car Dieu protège les innocents. Après cette guerre, tu reviendras à la maison, tu pourras me retrouver ainsi que maman et nous reprendrons une vie normale. Tu pourras fêter avec moi tous mes anniversaires que ce soit ceux de mes dix ans, de mes vingt ans, tous car tu seras à nos cotés, à la fin de cette guerre qui nous éloigne de plus en plus .Tous les pères d'enfants de neuf ans ou même de cinq ans reviendront car la force qui lie le père à son fils et même la force qui lie toute la famille est beaucoup plus forte que tous les sentiments .

J'espère que la guerre n'est pas trop terrible. Une guerre ne peut pas être amusante ou même heureuse mais je pense qu'avec notre force d'enfants de neuf ans vous pourrez retrouver une lueur d'espoir dans cette guerre dénuée de sens. Maman et moi continuons à te donner de la force dans les choses de la vie, comme prier pour toi tous les soirs, ce qui nous permet de garder le contact avec toi, même avec tous ces kilomètres qui nous séparent. Je sens que Maman est triste mais en tant qu'enfant de neuf ans et en tant qu'homme de la maison je me dois de la rassurer en lui montrant les rares bons cotés des choses .

                                             Ton fils de neuf ans.

(Lettre rédigée par Owen Zitouni)

 

Papa,

 

        Autrefois, tu me disais « Il vaut mieux être seul que mal accompagné », mais sans toi c'est impossible. Je n' ai jamais compris le vrai sens de cette  phrase. La maison est vide sans toi mon petit papa, tout le monde parle de la guerre, qu'elle durera indéfiniment... Nous nous sentons seuls maman et moi. Avant on faisait des petites promenades dans de jolies clairières, mais maintenant tout est dévasté par la guerre. Nous souffrons à la maison. Lorsque je demande à maman quand tu reviendras, elle se met à pleurer en disant « je ne sais pas ». Tu nous manques énormément et je sais ce que tu vas te dire en lisant cette lettre : que nous aussi nous te manquons et que nous ne devons pas nous inquiéter car tu vas revenir. Maman est désespérée et choquée à l 'idée que tu ne reviennes pas. Mais sache une chose, si tu ne reviens pas, je prendrai soin de maman comme tu le faisais autrefois. Alors, ne t'inquiète pas pour l'instant, assure-toi juste de revenir en vie. J'ai eu le malheur de rencontrer dans la rue un soldat, ceux qui sont appelés « les gueules cassées », je ne peux m'imaginer te voir comme ça... Mais si tu reviens dans cet état là, tu seras toujours mon père, et je serai comme un fils qui aime son père. La guerre fait rage partout dans le monde, et toi, tu y es mon cher petit papa, tu dois endurer toutes les souffrances de la guerre : Rien à manger, la peur, le temps...

Nous t'attendons avec impatience.                                                                            

                                                                              Ton fils, Albert.

(Lettre rédigée par Samuel Da Silva-Alvès)

 

Le 22 Octobre 1916

Lettre à mon père, Albert Jean Després.

         Bonjour papa, merci d’avoir pensé à mon anniversaire. Ta lettre est arrivée hier, c’est maman qui me l’a donnée. Je viens donc de la lire, et je te réponds tout de suite.

    Je t’avoue mon cher papa qu’elle m’a fait pleurer. Je pense souvent à toi, mais maintenant j’ai du mal à te décrire, car ça fait longtemps que l’on ne s’est pas vu. J’imagine que ta vie là- bas doit être horrible entre la boue, le bruit et le sang. Ton patriotisme papa est admirable. Tu te bats pour nous les enfants, pour que nous ayons plus tard une belle vie.

   Sache père que je t’admire. Je fais souvent des rêves, où je combats à tes côtés, où rien ne peut nous arrêter, et où la guerre est gagnée.

    Ne t’inquiète pas pour moi, la vie avec maman est un peu difficile, les dîners copieux se font rares, mais ce n’est rien comparé à toi papa, et cela m’importe peu tant que je sais que tu vas bien. Dans le village tout le monde parle de la guerre, on nous dit qu’elle sera terminée dans quelques mois.

   Ne te fais pas de soucis pour les projets que tu n’as pas pus faire avec moi, nous les ferons à ton retour.

   Papa ne me parles pas de ta mort, je ne suis pas encore prêt à l’accepter. Il faut que tu tiennes bon. Pense à maman et à moi, dis- toi que la guerre sera bientôt terminée. J’espère te revoir bientôt. Nous pourrons alors nous amuser ensemble. Je pourrais me rasseoir sur tes tendres genoux pour que tu me racontes des histoires comme avant.

   Sache mon papa adoré que tu seras et resteras toujours dans mon cœur et demeureras mon exemple quoi qu’il arrive.

   J’èspère que tu m’écriras encore beaucoup pour que maman et moi gardions espoir. JE T’AIME.

Albert Després

(Lettre rédigée par Mathieu Lafoux)

 

 

 

 

 

 

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